Comprendre mon réseau

 

Comment analyser la carte de mon réseau ?

L’application Algopol vous permet de visualiser votre réseau d’amis Facebook sous la forme d’une carte, faite de points et de lignes. L’important pour commencer est de savoir que les points représentent vos amis Facebook, et les lignes, les liens d’amitié qui les unissent. Grâce à la vue d’ensemble qui vous est proposée, vous pourrez rapidement prendre connaissance d’un certain nombre d’informations concernant votre réseau, vos amis, et ce qui les lie. Dans les informations sur les likes et comments, les interactions ne sont prises en compte que dans un sens : des amis vers le propriétaire du compte, car le dit propriétaire n’est responsable que des données présentent sur son profil.

La grande diversité des réseaux va alors se refléter dans leur représentation graphique, offrant ainsi une multitude de constructions possibles.

Nous vous présenterons ici quelques critères d’analyse de votre réseau social, mais n’hésitez pas à aller plus loin en faisant vos propres recherches sur le sujet ou en nous contactant pour toute question (contact@app.algopol.fr).

Qu’est-ce que m’apprend la taille de mon réseau ?

La grande question autour de Facebook, c’est le nombre d’amis. On a tendance à juger le réseau de quelqu’un en se basant en premier lieu sur ce critère. S’il est bien vu socialement d’avoir un certain nombre d’amis sur Facebook, avoir trop d’amis peut avoir l’effet inverse et donner l’impression d’un réseau superficiel.

Sur votre graphique, étant donné que les points représentent les amis avec qui vous êtes liés sur Facebook, plus vous avez d’amis plus la toile de votre réseau sera étendue.
Plus que le nombre d’amis, ce qui fait de votre réseau un réseau imposant, se sont surtout les liens entre vos amis. Visuellement un réseau animé par un nombre élevé d’interactions sera beaucoup plus fourni qu’un réseau faible en interactions.

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Réseau relativement petit

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Réseau relativement grand

        

Cependant, la prise en considération de la taille du réseau ne nous offre qu’une interprétation très limitée de la nature du réseau. Tout d’abord sur Facebook, il y a toutes sortes d’amis (relations, collègues, famille, conjoint …) avec lesquels on entretient des relations très variées. Les réseaux sont avant tout très différents les uns des autres, et ça même s’ils sont de taille identique. La taille ne nous apprend donc rien sur le type d’amitiés entretenues et sur la nature des échanges.

Comment j’interprète la densité de mon réseau ?

Les points centraux

Les points présents sur votre graphique peuvent être de différentes tailles. Par défaut, la taille des points varie en fonction de l’ensemble des interactions avec chacun des amis mais il est possible de paramétrer l’application pour la faire varier en fonction d’autres critères. Vous pouvez ainsi faire varier la grosseur des points en fonction du nombre de likes, de commentaire, ou encore de messages et tags.

  • Ou se trouvent les points les plus gros sur mon réseau ?

Généralement les plus gros points se trouvent au centre d’un amas de points. Cela peut s’expliquer par le fait que vous avez développé vos groupes d’amis en communauté autour d’un ami plus proche que les autres, avec qui vous interagissez beaucoup. Les points moins gros aux alentours peuvent alors être des amis d’amis qui sont également vos amis, mais qui ne se sentent pas assez proche de vous pour liker et commenter vos statuts. (Cas 1)

Lorsqu’un gros point fait la liaison entre plusieurs groupes, cela signifie que cet ami avec qui vous interagissez beaucoup, fait partie de plusieurs de vos cercles d’amis. Cela peut par exemple être un frère qui fait donc partie du cercle de la famille, et qui participera également aux soirées organisées avec les gens de votre lycée. (Cas 2)

Il arrive que des gros points soient isolés du reste du réseau. Dans ce cas il s’agit d’un ami à vous avec lequel vous n’avez pas d’amis en commun mais qui est très actif sur votre profil. (Cas 3)

Dans la même logique, on retrouve des amis représentés par un petit point très relié aux autres, cela signifie qu’ils ont beaucoup d’amis en commun avec vous mais qu’ils sont peu actifs sur votre profil.

Cas version réduite

Pour ce graphique, le point isolé a été rajouté sur un réseau existant car bien que cette configuration soit tout à fait probable, nous n’avons pas encore eu de retour présentant ce genre de point. Si vous possédez un réseau avec un gros point isolé, n’hésitez pas à le faire partager en l’envoyant à l’adresse : contact@app.algopol.fr 

Les communautés, leurs formes et leurs évolutions dans le temps

  • Combien de groupes d’amis est ce que je peux distinguer dans mon réseau ?

Certains groupes sont facilement repérables car ils sont composés d’un grand nombre de point très proches les uns des autres et peu liés aux autres groupes. Ils peuvent correspondre à vos amis de différents niveaux scolaires (collège, lycée, faculté …), à vos collègues … En revanche certains groupes sont plus difficiles à repérer sur le graphique lorsque les points sont moins rapprochés. Cela peut être le cas pour la famille par exemple. Etant donné qu’il s’agit souvent d’un groupe moins conséquent et composé de personnes d’âges différents, les amis que vous aurez en commun avec eux ne seront pas les mêmes d’une personne à l’autre. C’est pour cette raison que les points sont plus éparpillés.

Pour faciliter la mise en évidence des groupes, l’application vous permet d’attribuer des couleurs aux 5 principales communautés de votre réseau. Une communauté avec des points rassemblés est donc composée d’amis qui se connaissent tous entre eux alors qu’une communauté avec des points espacés et prenant une forme allongée est composée d’amis qui ne se connaissent pas tous les uns les autres.

Communautés réduite

Sur cette carte on distingue bien les cinq communautés certaines étant ramassées (communautés 1, 2, 4 et 5) et d’autres plus éparpillées (communauté 3).

  • Pourquoi mon père a plus de groupes que moi alors qu’il a moins d’amis et va moins sur Facebook ?

Les travaux sur les sociabilités montrent que les groupes d’amis se développent dynamiquement en fonction des étapes de la vie. L’école primaire, le collège, le lycée, la faculté ou encore le premier travail, sont autant de contextes dans lesquels un cercle d’amis va se créer autour de nous. A partir de là, peu importe le nombre d’amis, il parait normal qu’un adolescent ait moins de groupes qu’un adulte dans la mesure où le premier aura côtoyé moins d’univers, fait moins d’activités dans sa vie que le second.

  • Quels étaient mes meilleurs amis sur Facebook à mon arrivée ? Comment se situent-ils à présent ?
  • A quelles périodes correspondent la création de liens avec telle ou telle personne ?

L’outil timeline de l’application va vous permettre de revenir à une période particulière de votre vie sur Facebook. Vous pouvez choisir la période voulue à l’aide du curseur, celle-ci s’affichera alors en bleu. La carte affichera votre réseau d’amis sur la période choisie, en mettant en gris les amis qui ne sont pas présents à cette époque. Vous pouvez ainsi observer votre réseau à la création de votre compte, le nombre d’interactions avec untel au début de votre relation d’amitié ou encore vos statuts de l’année dernière.
L’outil va vous permettre de faire un retour en arrière pour voir se construire les amitiés et se rappeler quels sont les évènements de la « vie réelle » qui ont déclenché ces rapprochements (voir image).
Vous pourrez alors constater que les amitiés hors ligne ne se reflètent pas forcément à l’identique dans les amitiés en ligne mais la plupart du temps, ces amitiés respectives se rejoignent.

Timeline avant-après

Ici la période entre juillet et décembre 2011 correspond au départ et à l’installation dans un pays étranger avec des amis, ce qui explique très bien l’augmentation du nombre d’amis et l’apparition d’une nouvelle communauté autours d’amis déjà présents.

 

  • Parmi tous ces points, comment repérer mes amis les plus proches ?

En sociologie, pour aborder la proximité avec un ami, on parle de liens forts et de liens faibles. Les liens forts sont des personnes d’un réseau avec qui on est assez proche pour les avoir présentés à d’autres personnes d’un réseau différent. Par exemple vos amis d’enfance connaissent votre famille, ou certains de vos collègues connaissent vos amis de loisirs. Ces amis s’inter-connaissent donc. Sur votre graphique, ces liens forts sont les amis qui font partie d’un groupe ou même plusieurs groupes.

Au contraire les liens faibles sont des personnes que vous connaissez mais qui ne connaissent personnes d’autre de votre environnement et vous non plus ne connaissez personne d’autre de leur environnement. Sur votre graphique ces liens faibles sont les amis isolés.

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Il est tout à fait possible de se sentir idéologiquement très proche d’un lien faible, et très éloigné d’un lien fort.

La théorie sociologique suggère que les liens forts sont des groupes d’amis qui partagent les mêmes goûts, et qui participent au renforcement de notre identité. Ce sont des amis avec lesquels on a tendance à parler de soi dans la durée. Alors que les liens faibles sont les vecteurs d’innovation: c’est par eux que l’on trouve un nouveau job ou une nouvelle recette de cuisine.

L’application peut vous donner des directions mais attention, personne ne saura mieux que vous qui sont vos meilleurs amis.

Quelle est la place de chacun ?

A travers le graphique, il est possible de voir la place qu’occupe chacun de nos amis. Il est alors intéressant de voir qu’elle place occupe chacun d’entre eux dans notre réseau Facebook et de comparer cette disposition avec la place que nous leur attribuons dans la « vrai vie ».

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  • Mon conjoint est-il très présent sur la carte ? Est-ce que j’arrive à le repérer rapidement ?

Il peut être intéressant d’analyser la place qu’occupe votre conjoint dans votre réseau. La plupart du temps, le conjoint occupe une place centrale dans la vie d’une personne mais occupe-t-il une place aussi centrale dans le réseau ? Est-il une des personnes avec lesquelles vous avez le plus d’interactions ?

  • Mon meilleur ami dans la vie est-il l’ami avec lequel j’ai le plus d’interactions sur Facebook ?

La personne avec qui vous avez le plus d’interaction sur Facebook est-elle la personne avec laquelle vous êtes la plus proche dans la vie ? Si non que représente-t-elle pour vous ?

  • Quels sont mes amis isolés ? Est-ce que j’interagis moins avec eux ?

Les points isolés représentent donc des amis avec lesquels vous n’avez pas d’amis en commun, vous êtes la seule personne de votre entourage social numérique à la connaître. Est-ce pour autant que vous êtes moins proche de ces personnes dans vos interactions ?

  • Y a-t-il des amis que j’ai rencontrés sur Facebook et avec lesquels j’interagis beaucoup aujourd’hui ?

Il arrive parfois que l’on devienne ami avec une personne sur Facebook parce que l’on a des amis communs avec cette personne. On peut alors commencer par liker les mêmes choses, puis commenter sous la même publication, jusqu’à ce que les échanges mènent à une relation d’amitié sur Facebook. Dans ce cas, est-ce qu’une fois amis, les interactions se poursuivent ? Et peut-on à partir de là transformer cette amitié au départ en ligne, vers une amitié hors ligne ?

Certains travaux de recherche montrent que les interactions en ligne sont le témoin de la force des interactions hors ligne : on like et commente quelqu’un dont on est proche, et avec qui l’on interagit aussi en dehors de Facebook (de même que les travaux sur le téléphone montraient que plus on se voit plus on s’appelle). Ce point de la diversification des sociabilités par le numérique reste une interrogation des sciences sociales, car si le téléphone et le mail et Facebook renforcent les liens avec les amis proches, ils peuvent aussi à la marge développer des relations qui n’auraient pas eu lieu sans le numérique.

Pour en savoir plus à ce sujet, lire le texte « Inferring tie strength from online directed behavior » de Jason J. Jones and Al, dans lequel il est démontré que les liens forts que l’on entretient sur Facebook sont très souvent la représentation des liens forts que l’on observe dans la « vraie vie ».

Pour pouvoir voir à votre tour la place que vous occupez dans les réseaux de vos amis, n’hésitez pas à leur demander s’ils acceptent de vous montrer leur carte.

  • Ce que l’analyse des données des réseaux peut apporter comme réponses

Les théories des réseaux sociaux sont bien antérieures aux réseaux numériques, et les recherches visent par exemple à étudier si les outils du web renforcent les liens forts ou les liens faibles (ou les deux), ou si l’innovation prend d’autres chemins en ligne que hors ligne, ou si la construction de soi et de ses goûts devient plus singulière et identitaire en ligne que hors ligne (est-ce que je peux assumer sur Facebook que j’aime la musique métal alors que tous mes amis aiment le classique et que je n’ai jamais osé leur dire en face à face ?).

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