La mesure de l’activité : publier, commenter, liker, partager
Le premier constat que cette enquête incite à faire est la très forte variation de l’intensité des usages de Facebook chez nos enquêtés. Si l’on dénombre l’ensemble des actions d’un utilisateur de Facebook (publier un statut, une photo, un lien ou un commentaire, liker ou partager un lien), on observe une distribution très inégale du volume d’activité sur Facebook selon les enquêtés.
Alors que l’échantillon de l’enquête a un usage plutôt intense et actif de Facebook (nettement plus que l’échantillon représentatif constitué à partir des 826 utilisateurs du panel CSA), la répartition de l’activité est très hétérogène en raison notamment du petit nombre d’utilisateurs qui ont un volume d’activités sans commune mesure avec la moyenne des utilisateurs. Les 727 enquêtés qui ont un volume d’activité supérieur à 1400 actions par an (soit 4 « actions » par jour) sur Facebook tirent fortement les résultats et les représentations des pratiques vers le haut, écrasant les 52% de praticiens de l’échantillon qui font moins d’une action par jour.
Démographie du corpus
Si l’on observe la composition démographique de l’échantillon, on constate que le genre de l’enquêté ne permet pas d’établir de distinctions relatives au nombre de publications ou de partages de liens. En revanche, comme l’avait montré l’enquête Marsouin réalisée par questionnaire auprès de 2000 utilisateurs de Facebook, il apparaît que les femmes ont une pratique du commentaire et, surtout, du Like plus intensive que les hommes. De façon générale, les femmes ont une activité “conversationnelle” plus forte sur les réseaux sociaux. Concernant l’âge des enquêtés, deux mouvements inverses sont observables. Alors que le volume des publications (statuts, textes et photos) et des liens partagés augmente avec l’âge de l’enquêté, en revanche le nombre de commentaires publiés est plus significativement plus important chez les plus jeunes qui ont développé un usage conversationnel de Facebook.
Dans l’enquête Algopol, une question préalable sur la profession de l’enquêté était formulée, mais nous n’avons pu recueillir l’information que pour 74% de l’échantillon. Les ouvriers, employés, chômeurs ainsi que les commerçants et chefs d’entreprise (dans notre échantillon, ces derniers sont souvent des acteurs du monde numérique) se montrent les plus actifs pour tous les types d’activités : publications, Likes et partages de lien. Les étudiants et les lycéens, qui dominent fortement notre échantillon (39,1% de l’échantillon), ont un taux de publication plus faible et partagent très peu de liens ; en revanche, ils ont un volume de Like et de commentaires très important. Les cadres, profession libérale et intellectuelle ainsi que les professions intermédiaires (respectivement 31,4% et 8,8% de l’échantillon) ont une activité plus faible à la fois pour la publication d’information (statuts, liens, photos) et pour émettre des commentaires.
Un lien entre activités et gratifications
De façon attendue, l’enquête fait apparaître, à nombre d’amis équivalent, une corrélation entre le volume d’activité et le nombre de likes et de commentaires reçu par les utilisateurs. Tout se passe donc comme si les utilisateurs de Facebook était encouragés à publier plus d’information sur leur page à raison des gratifications qu’ils reçoivent des autres à travers leurs Likes et leurs commentaires.
C’est par exemple le cas de la sacro-sainte photo de profil qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des utilisateurs ; ceux-ci n’hésitant pas à la changer et à la modifier si elle ne reçoit pas un volume suffisant de likes et de commentaires. De façon significative, ceux qui changent le plus fréquemment leur photo de profil sont aussi ceux qui ont le plus d’amis sur Facebook.
Aller aux autres résultats :
- Les six profils d’usage identifiés dans l’échantillon
- La carte des partages, à partir des liens partagés par les enquêtés
Participer au projet et voir la carte de votre réseau d’amis Facebook avec l’application Algopol :